Benjamin Bottemer Mensuel « L’Estrade », Octobre 2017 - Extraits
"Autodidacte sous influence renouvelant en permanence des figures récurrentes, admirateur des grands maîtres tout en s’ouvrant à l’art contemporain, bibliophile accro au pinceau, le peintre et dessinateur messin Vadim Korniloff cultive les variations et explore les contrastes au sein d’une peinture dont les contours cherchent en permanence à sortir du cadre...
Changer de technique, casser ses habitudes dès que la répétition semble pointer au bout du pinceau : Vadim passe de la feuille à la toile, de l’encre à la peinture, d’une polychromie éclatante à l’épure de quelques tons d’ocre et de rouille venant rehausser un dessin.
En créant il essaye de « se vider la tête » de toute image mentale, d’être dans l’action, « un homo faber » convenant toutefois que son art n’est pas exempt de références. On le classe parmi les expressionnistes pour sa propension à déformer la réalité pour exprimer l’émotion, ici des figures humaines omniprésentes. On pense à Otto Dix, Egon Schiele ou de manière plus lointaine à Francis Bacon. « Ce sont des références pratiques, mais je préfère penser qu’on est dans ma subjectivité, ma vérité intérieure. Mon style est très nordique, slave aussi... »
«J’ai la reconnaissance des gens que j’estime et cela me suffit. J’ai moins d’ambition que de convictions.
L’un de ses dessins se baptise Le Libre penseur : une position dans laquelle Vadim semble se reconnaître.
Son personnage, tricéphale, entre réflexion, interrogation et inspiration, fusionne avec une figure animale, une cigarette à la main, comme dans beaucoup de ses œuvres récentes. « Pourtant j’ai arrêté » indique-t-il.
De fumer oui, de s’interroger sûrement pas."