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VERTIGE

Etre chaque jour reliée à mon travail

De toile en toile, tisser de l’invisible fil

Une improbable histoire

Est le plus troublant vertige

Que je connaisse de la peinture.


Pour l’unique chef-d’œuvre

Pour le succès grandissant

Pour l’éternelle reconnaissance


Je n’échangerais pas ce vertige

CHRISTINE MULLER

                                                            

                  LA LEGERETE

    

             ACRYLIQUE  SUR TOILE

CHRISTIAN  CHAVASSIEUX

ECRIVAIN

 

L’intuition de l’éphémère de la vie est l’objet de la recherche picturale de Christine Muller, et une clé d’entrée de son œuvre.

C’est ce sentiment de l’éphémère qui déconstruit par avance les corps figurés jeunes et pleins de vie, qui inspirent une attention aigüe aux frustes espérances de l’enfance, qui décolore les chairs, année après année, qui génère une inquiétude dans la douceur, une fêlure dans les masses, une attente mélancolique dans les poses.

C’est ce sentiment qui enveloppe toute chose d’une secrète angoisse, à peine perceptible sous les feux de la vie, et qui enfin donne aux toiles, leur sensibilité touchante.

Je dis que cette peinture affirme la vie, parce qu’elle en connaît toute la préciosité, en pressant toute la fragilité. ChristineMuller fait une peinture lucide et grave, qui a la politesse de ne pas le faire savoir.



                       UN ABRI                            

                    HUILE SUR TOILE

           CONTEMPLER L'EPHEMERE                                        

                

               ACRYLIQUE SUR TOILE

le voyage

Je vais construire avec rigueur dans le seul but pourtant

De déconstruire

Puis construire à nouveau sur la toile agonisante et dépouillée

Un possible devenir

Je dois trouver pour mon repos, l’indispensable

Permettre à la couleur de n’être pas stérile

Lui préférer sa lumière

Renoncer à ce que j’aime et qui nuirait à l’harmonie

C’est le temps des choix, des séparations

C’est le temps d’aller voir de l’autre côté

Là ou l’Art prend naissance et quitte le rassurant cocon

De l’œuvre académique



Pas d’alternative

Pas de compromis



Les pièges sont nombreux qui m’invitent à la paresse

Au contentement, à la reproduction de surprenants effets



Etre vigilante

Etre en éveil…

 

Etre indulgente aussi de n’être que ce que je suis

 

La toile finie détient les secrets de celles à venir

Ne pasl’oublier

Je dois mériter ma route

Elle est mon trésor et ma détermination

Bien plus que l’œuvre elle-même.

 

Autour de moi le silence

Les pinceaux s’impatientent

J’ai mille choses à voir

Tant d’histoires encore, à vous dire…


CHRISTINE MULLER

Juillet 2008