La création est le lieu-refuge à partir duquel je développe mon sentiment poétique.
Je peins des figures, des paysages, des poissons… Les sujets sont volontairement simples, colorés et doux ; ils sont avant tout prétexte à travailler les couleurs, sans autre revendication. Car dans mon processus créatif, il est question de jeu et de lâcher-prise, d'émerveillement et d'oubli de soi.
Je cherche avec passion et avec anxiété une vision qui, au gré du travail de la toile, finit toujours par apparaître, pour mon plus grand enchantement. C'est cette sorte de magie, au-delà des apparences de la chose peinte, que je cherche à perpétrer.
Au commencement, je remplis la toile de façon anarchique pour lui donner matière, contenu, vivant. Je crée des textures, des transparences, des vides, des fulgurances. Ce magma de couleurs, d'espaces possibles, éveille mon imaginaire, stimule ma créativité.
Alors j'explore des pistes, je m'aventure dans des territoires inconnus, et pour finir je fais des choix. Il en sort une figure, un paysage, un animal, sujets récurrents car à ce jour, je demeure attachée à la figuration. Mais la forme importe peu, c'est le processus qui m'intéresse, la genèse, le chemin qui m'y a amenée.
L'humain, la nature, l'animal et mon appréhension de l'invisible sont mes sujets de prédilection. Cela a pris la forme de sculptures, de films, d'installations vidéo, de recherches sonores. Cela s'est épanoui dans 10 années de vie passées près d'une forêt. Cela m'a été enseigné au contact de personnes en situation de handicap mental. Cela continue dans la peinture.