Jean Rougé multiplie les essais sur de nombreux carnets afin de fixer ses masses qu'il reporte ensuite sur la toile.
Avec la ferme intention que ça s'envole à nouveau d'une manière inattendue.
Tout jeune, à l'école Boulle, dans l'atelier de sculpture, à force d'observer, de dessiner des ornements, m'est venu le goût de la courbe, de la relation fluide. Tous ces enroulements qui forcent le dynamisme.
Puis, tout de suite après, 28 mois en Algérie, c'était aussi la découverte de la méditerranée, la violence du soleil, des contrastes forts entre ombre et lumière, là ou l'ombre est plus révélatrice dans sa densité que l'élément éclairé, tout vibrant qui la suscite entre l'intense et la courbe j'ai circulé, entre le fluide et le saturé, le fort et le doux.
Ensuite j'ai été pris par la peinture presque malgré moi, à peindre dans un vagabondage jubilatoire. Toute une humanité joyeuse, vigoureuse, exubérante qui jaillit du profond des forêts, qui court dans les prairies, libre, toute drapée de bleu, de vert ou parée de rouge, de feu, au gré des saisons, des heures, du temps qu'il fait, des nuages qui passent.
LUIS PORQUET (EXTRAITS )
"LA PEINTURE DE JEAN ROUGÉ PORTE EN ELLE UN ÉLAN FÉÉRIQUE, UNE JOIE FÉCONDANTE, UNE PLEINE ADHÉSION AU COSMOS QUI NOUS ENJOINT D'AIMER SANS RETENUE LE MONDE DANS LEQUEL NOUS AVONS EU LE PRIVILÈGE DE NAÎTRE. C'EST UN HOMME FONCIÈREMENT AMOUREUX DE LA VIE, DES FORÊTS, DU MOUVEMENT ÉTERNEL DES EAUX ET DES CORPS CÉLESTES, DES GRANDES CHEVAUCHÉES LIBRES, DE LA FEMME ROMANESQUE ET DE LA BEAUTÉ. CETTE OFFRANDE SANS PRIX DONT TOUT ÊTRE SENSIBLE EST APPELÉ À JOUIR AVEC LA PLUS CONTAGIEUSE DÉLECTATION.....