Philippe Godin, l’auteur du blog Diagonale de l’art sur Libération.fr décrypte le travail du photographe Francois Pache, réalisé en Ethiopie:
« L’impact de ces photographies est immédiat. L’usage du noir et blanc permet d’approfondir, parfois, l’intensité d’un regard surgissant des visages salis par la poussière.
L’épiphanie du visage devient le thème central. La photographie de François Pache n’est pas humaniste (encore moins humanitaire), elle est phénoménologique dans la mesure où elle décrit cette apparition du visage et associe la photographie à l’émergence d’une parole.
Conférer une visagéité aux hommes sans visages, aux minorités, telle est une de ses plus nobles fonctions, à elle qui est si encline à transformer les visages en choses.
A la pratique de la photographie des pays dominants, François Pache oppose un autre régime d’images qui n’est plus de l’ordre de la capture, du scalp, du scoop ou même du shoot.
Photographier n’est pas figer l’Autre dans son regard. La photographie n’est plus une mise à mort, mais une épreuve de vie ! »
(paru dans le journal Libération, le 7 dec 2017, à l’occasion de son exposition « Ethiopie, d’une présence à l’Autre »)
La photographie, une 2ème vie qui s’entremêle avec son riche parcours d’ingénieur. S’étant exercé à des genres photographiques variés (architecture, abstrait, portrait dans des cultures lointaines,…), François Pache pratique la photo « parce qu’elle invite à développer un autre regard sur le monde et stimule la créativité, réel outil de développement personnel.»
Son parcours de vie et professionnel atteste sa grande attention à l’humain qu’il approfondit en travaillant notamment sur l’expression de ses personnages.